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Les baraquements

Placardée dans toutes les régions d’Italie, l’Affiche rose offre la possibilité aux travailleurs qui le souhaitent de loger à la cantine du charbonnage où la pension complète est proposée à “prix modéré”. Des facilités sont prévues pour les travailleurs mariés qui souhaitent faire venir leur famille en Belgique pour s’y installer. Ces belles promesses se heurtent cependant souvent à la réalité. L’afflux de travailleurs italiens ne fait en effet que renforcer la crise du logement qui frappe la Belgique au lendemain de la guerre et le bien-être des nouveaux arrivés et de leur famille est loin de constituer la préoccupation majeure des charbonnages qui les accueillent. Les cantines s’avèrent bruyantes et invivables et il est souvent difficile, voire impossible, pour le travailleur de se trouver un autre logement car de nombreux propriétaires refusent de louer aux étrangers.

Nombre de travailleurs et leur famille sont logés dans d’anciens camps de prisonniers construits par l’occupant pendant la Seconde Guerre et réutilisés à la Libération pour abriter les prisonniers allemands réquisitionnés pour le travail dans les mines. Ces camps, composés de baraques en bois goudronné ou en tôles, étaient le plus souvent implantés à proximité immédiate des lieux d’extraction, dans des endroits peu salubres. Subdivisés en plusieurs logements par des cloisons intérieures, les baraquements accueillent plusieurs familles dans des conditions peu enviables (sol en terre charbonneuse damée, absence d’eau courante, poêle vétuste, etc.).