L’unité fait la force
La ville de Shenzhen, située à côté de Hong Kong, est un symbole de la politique de réforme et d’ouverture initiée en décembre 1978 par Deng Xiaoping. Simple village, elle est devenue une mégapole moderne à l’avant-garde de la modernisation. A partir des années 2000, l’on a vu un nombre croissant de travailleurs migrants se mobiliser collectivement afin de défendre leurs droits, y compris par le biais de mouvements de grèves et de protestation. Dans ce texte paru le 25 février 2015 dans la revue 工友之声 (Gongyou zhisheng, La voix des travailleurs), créée en 2007 par des travailleurs, ce texte dénonce la marginalisation de ceux qui ont construit la ville, les travailleurs migrants. Face aux injustices et à l’inégalité sociale, il appelle à l’union pour défendre leurs intérêts.
« Il y a douze ans, mon diplôme a peine en poche, depuis lors, j’ai quitté mon village pour tenter ma chance dans le monde (…).
Mon sang a giclé, je me suis battu, j’ai traversé tellement d’épreuves et de souffrance durant toutes ces années et je suis toujours fauché.
Avec mon ancien camarade de classe, nous avons discuté de ces longues années. Nous trouvons tous les deux que nous n’appartenons pas à ce monde.
Nous avons emprunté tellement de chemins, répandu tellement de sueur et de sang, et toujours pas un rond en poche !
Shenzhen, à qui appartiens-tu ? Appartiens-tu aux travailleurs ?
Tu n’appartiens en fait qu’au monde des riches, pourquoi ? Tu as rejeté les travailleurs aux marges, pourquoi ?
Cette société est-elle juste ? Elle est injuste, que devons-nous faire ? Tout le monde devrait se souvenir de ceci : l’unité fait la force ».