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Le train vers mon village natal 开往家乡的列车

En janvier 2008, la Chine a connu d’importantes chutes de neige, y compris dans le sud du pays, en particulier la province du Guangdong et la ville de Guangzhou (Canton). Or cette période correspond à de très importants mouvements de population causés par le retour dans leurs villages de dizaines de millions de travailleurs afin de célébrer la fête du printemps (Nouvel an chinois). La gare de Canton en particulier a vu des dizaines de milliers de personnes être bloquées à la gare du fait de chutes de neige pendant plusieurs jours. La réalisatrice de films documentaires indépendants Ai Xiaoming armée d’une caméra DV a filmé les travailleurs bloqués dans et aux alentours de la gare. Le fruit de son travail a donné le film documentaire « Le train vers mon pays natal » (开往家乡的列车 Kaiwang jiaxiang de lieche). L’extrait présenté comprend une chanson du même nom qui exprime bien les sentiments ambivalents faits d’inquiétudes, de souffrances, de bonheurs et de peines des personnes prenant le chemin du retour à l’occasion du Nouvel an. Cette ambivalence est contenue dans l’expression 酸甜苦辣 (suan, tian, ku, la) « aigre, sucré, amer et épicé » très largement mobilisée par les travailleurs migrants.

Le train vers mon pays natal

Le train pour mon pays natal emporte tant de soucis.
Mon cœur, inquiet pour ma petite sœur, mon papa et ma maman.
A nouveau un an sous la neige, à nouveau lanternes de la fête.
Seul, à l’extérieur, affrontant le vent et la pluie, j’aimerais vraiment rentrer chez moi.
L’alcool d’une terre étrangère a des saveurs variées, j’ai connu bonheurs et peines.
De retour à la maison, je ne serai pas fatigué, car tu es à mes côtés pour me soutenir. Le train en direction de mon pays natal, qui va vers le paradis du bonheur.
Le train pour mon pays natal, en direction de cette terre qui m’a nourri et m’a élevé.

« – Papa m’avait dit « Que veux-tu que je te ramène à manger ? » Pour que je réfléchisse à ce que voulais qu’il me rapporte à son retour.  Je lui avais dit que je ne voulais rien, simplement qu’il revienne paisiblement.  Je n’avais pas pensé que ça pourrait se passer tout d’un coup.
J’espérais que mon Papa puisse prier pour mes résultats en mathématiques et en langue, afin de pouvoir aller à l’université.
– Une fois diplômé, que feras-tu ?
– Après l’université… Je viendrai voir Papa sur sa tombe ».