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Le Roi de la négociation salariale

Cette chanson, intitulée «  Le Roi de la négociation salariale » est signée de, et interprétée par, Xiao Chao 肖巢 au début des années 2010. C’est une satire acerbe et ironique des forces qui définissent la condition des travailleurs migrants et plus particulièrement des luttes pour faire valoir leurs droits : non-paiement des salaires, complicité des autorités locales, alliées avec les entreprises, démarches kafkaïennes pour faire entendre justice, recours occasionnel à la violence face à l’injustice, suicides comme forme ultime de protestation, etc.

Source : https://www.bilibili.com/video/BV1X54y1Y7yp/

Le Roi de la négociation salariale 讨薪之王

La vie dans la montagne est très dure.
Même pas de quoi s’acheter un paquet de cigarettes.
Un jour j’ai quitté la montagne avec mon oncle.
J’ai bossé dur sur le chantier.
Après un an de labeur, 6 000 yuans.
J’attendais de recevoir mon salaire pour rentrer dans mon village passer le nouvel an.
Mais le patron a dit que nous devions attendre quelques jours pour recevoir notre paie.
Après la troisième neige, toujours rien reçu.
Le patron dit qu’il n’a pas d’argent, merde !
Un GSM pour sa maîtresse et c’est plusieurs dizaines de milliers de yuans.
Merde ! Merde ! Merde !

On en a assez, assez ! Vraiment !
Mon oncle s’est jeté du 2e étage.
Sur la route vers l’enfer, mon oncle gît dans son sang.
On frisonne de froid.
Je ne peux plus contenir ma colère. Merde !
Briser ses possessions.
Frapper du pied cette sale gueule de patron.
Les journalistes sur place nous disent qu’on ne peut pas négocier avec la violence,
Qu’il faut utiliser l’arme de la loi face à ce chien galeux.
Le camarade du Bureau du travail est très chaleureux,
Il appelle le patron qui dit être furieux que je le traîne en justice et que les conséquences seront très sérieuses.
Le Bureau du travail me dit d’aller au tribunal.
Le tribunal me dit que l’affaire sera traitée après le nouvel an. Mais le patron s’est enfui avec notre argent de sueur et de sang.
Le patron a dit qu’il n’avait pas un rond, merde !
Mais quand il joue au mahjong, c’est plusieurs milliers de yuans qui s’envolent.
Un collier pour sa maîtresse et c’est plusieurs dizaines de milliers de yuans. Merde ! Merde ! Merde !