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Le carnet de compte d’un ouvrier

Les deux images illustrent une forme de résistance ouvrière à l’emprise du patron sur leur activité productive. Dans l’industrie du prêt-à-porter, une majeure partie des ouvriers sont rémunérés au nombre de pièces réalisées. Or, les ouvrières et les ouvriers tiennent leur propre comptabilité des pièces qu’ils réalisent chaque jour, en sus de la comptabilité tenue par le chef d’équipe. Au terme de la semaine ou du mois, les deux comptabilités sont confrontées et, en cas de litige, une négociation s’engage. Le livre de compte de la production individuelle de chaque ouvrière ou ouvrier constitue, en un sens, un outil au service de le maîtrise ou du contrôle de leur propre travail.

Dans cet atelier visité à Jiaxing (Zhejiang) en 2017, l’entreprise distribue elle-même un carnet aux ouvriers. Sur la couverture du document figure le nom de l’entreprise, puis il est écrit « Carnet journalier de la production individuelle quotidienne » (个人日产量日报表), puis l’ouvrier inscrit son nom.

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© Gilles Guiheux
Une ouvrière devant sa machine. Le carnet de compte est posé à côté de la machine.
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© Gilles Guiheux
Photographie d’une page du carnet.
Les intitulés des différentes colonnes : jour et mois, type de travail (aucune information), spécifications,numéro du lot, et nombre de pièces fabriquées.