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La lutte pour la reconnaissance des victimes de l’explosion de 1963 dans la mine de Miike

Ce tract-pétition s’inscrit dans un mouvement de reconnaissance des victimes des deux explosions du 9 novembre 1963, provoquées par une accumulation de poussière de charbon, dans le puit Mikawa de la mine Miike dans la préfecture de Fukuoka. 458 personnes furent tuées et 839 souffrirent d’un empoisonnement au monoxyde de carbone. Le syndicat de la mine Miike de la fédération Tanrô, devenu minoritaire mais qui avait survécu à la grève de 1960 et à l’établissement d’un second syndicat, plus coopératif avec la direction, obtint 400 000 yens de réparation pour chaque mort dans l’explosion. Il obtint aussi un réexamen du niveau de compensation fourni par l’entreprise aux très nombreux mineurs empoisonnés par le monoxyde de carbone.

Un nouveau mode d’action fut aussi utilisé par les victimes et leur leur famille pour faire valoir leur préjudice. Le 6 novembre 1972, deux familles, dont quatre victimes d’empoisonnement au monoxyde de carbone, portèrent l’affaire devant les tribunaux et demandèrent une indemnisation à la compagnie minière Mitsui de 20 millions de yens par famille et de 30 millions de yens par victime. Le 11 mai 1973, 161 familles qui avaient perdu des fils et des maris dans l’explosion, ainsi que 259 autres victimes de l’accident, s’engagèrent dans la lutte pour demander une indemnisation, soutenues par le premier syndicat. Ces procès, menés avec succès, mirent en évidence la négligence extrême de l’entreprise dans la gestion de la sécurité et son lien avec la politique de rationalisation et d’économie qui avait été suivie avec la défaite du premier syndicat en 1960.

Ce tract-pétition reproduisant les photos d’une victime et de l’entrée du puit Mikawa est destiné à recueillir des signatures en faveur des victimes de l’explosion de 1963 dans la mine de Miike. Intitulé « Pétition pour une loi spéciale pour aider les victimes empoisonnées lors de la grande explosion dans la mine de Miike », le document formule quatre demandes :

1) L’obligation pour les employeurs de lutter contre les émissions de gaz toxiques.

2) La mise en place de visites médicales régulières pour les victimes d’empoisonnement au gaz.

3) L’établissement d’un droit à une prise en charge et à une allocation de prise en charge pour les victimes de graves dommages nerveux et psychiques.

4) L’établissement de protections pour les victimes plus légèrement touchées, comme une protection contre le licenciement, l’assurance d’un salaire minimum et la mutation vers un poste plus adapté.

© Osaka Labor Archive