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Lettre de licenciement de Claudine, ouvrière chez Doré Doré

En tant qu’ouvrière à domicile, Claudine doit subir les aléas de l’activité économique, car elle se trouve comme d’autres sans emploi lorsque l’activité économique baisse. Le statut d’ouvrière à domicile est celui qui pâtit le plus des changements de conjoncture, ce sont celles qui sont licenciées en premier en cas de crise. La lettre adressée par un directeur de l’usine indique que l’ouvrière a été comme d’autres licenciée en mai 1971 à cause du tarissement des commandes, le secteur textile souffrant de la concurrence étrangère et de la délocalisation. Suite à ces licenciements, l’entreprise a proposé des solutions à certaines ouvrières, comme Claudine, qui bénéficie peut-être du fait que son mari est employé dans l’usine pour se voir proposer une solution de remplacement dans les premières. Néanmoins, la solution proposée est très précaire, car elle concerne une activité très peu rémunératrice, celle que font en général les très jeunes filles commençant à travailler dans les ateliers locaux. En outre, elle ne couvre que la durée limitée du congé maternité d’une autre ouvrière.

Dans les décennies précédentes, les ouvrières à domicile étaient moins touchées par la crise économique, qui n’était pas encore survenue, mais elles étaient déjà les salariées les plus précaires de l’entreprise, soumises aux lots qu’on leur apportait à domicile. Pour des raisons de régulation de l’activité, ou de bon-vouloir des contremaîtresses chargées de distribuer le travail, elles se trouvaient avec des disparités importantes de revenu d’un mois à l’autre.

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Lettre de licenciement de Claudine, ouvrière chez Doré Doré, 1971